d’optimiser la rentabilité de ses investissements. Aujourd’hui je veux
réitérer en te parlant d’un réflexe très rentable pour booster ton patrimoine
et ta qualité de vie financière.
responsable de 90% de ta performance.
En général quand on se renseigne pour mieux investir, on est noyé dans des
informations très précises. « Tu devrais acheter telle action ultra
confidentielle qui va décoller », « ton assurance-vie il faut absolument
l’ouvrir chez ce courtier » etc. L’actualité économique et les discussions en
finance sont centrées sur les détails, les finitions des stratégies
d’investissement. C’est plus complexe et ça fait paraître savant, et c’est
plus glamour aussi. Moi je veux qu’on dézoome un peu et qu’on revienne sur des
concepts plus simples : les actions, les liquidités, l’immobilier, les
obligations etc. Je veux revenir aux grandes catégories qui constituent ton
épargne et tes investissements, et surtout leur répartition. Précisément parce
que c’est la répartition de ton argent entre ces différentes classes d’actifs
qui va faire l’écrasante majorité de la performance de la croissance de ton
patrimoine. On appelle ça l’allocation stratégique, et c’est sur ça qu’on va
s’attarder aujourd’hui. Je veux te prouver que c’est sur ce point que tu dois
concentrer tes efforts. On va voir ensemble les facteurs qui font varier cette
allocation, pour que tu comprennes mieux comment organiser la tienne. On va
illustrer tout ça par des exemples d’allocations assez standards.
Mais d’abord, deux mots de théorie pour bien comprendre de quoi on parle.
De quoi parle-t-on ?
L’allocation stratégique des actifs est basée sur le principe que les grandes
catégories d’actifs, comme les actions, les obligations, l’immobilier pour les
principales, vont se comporter différemment en fonction des conditions
économiques. Par exemple, en période d’inflation, les obligations rapportent
généralement plus tandis que le rendement des actions diminue. Ces classes
d’actifs vont se différencier en termes de rendement, de risque, de volatilité
et surtout elles ne sont pas parfaitement corrélées. Tout ça va te permettre
une diversification qui réduit le risque de variabilité du rendement global
visé pour ton patrimoine.
Une allocation stratégique va donc être invariable en cas de changement de
régime économique, et c’est là tout son intérêt. C’est un peu la colonne
vertébrale de ta gestion financière. En fonction de certains critères sur
lesquels on va revenir, tu vas pouvoir la déterminer et la conserver sans te
soucier de l’actualité économique. C’est donc une allocation idéale et
théorique, qui sert de repère pour gérer tes finances dans la pratique.
Je pense que tu commences à comprendre le poids que cette allocation peut
avoir dans la performance de ta gestion financière. Et tu n’es pas le seul,
puisque de nombreux travaux de recherche scientifique ont été menés pour
essayer de mesurer l’impact d’une bonne allocation chez les gérants de fonds
d’investissement. La plupart de ces études se rejoignent autour d’un chiffre
assez édifiant, puisque l’allocation expliquerait 90% de la performance et de
la variabilité des rendements totaux…
Alors tu vois que discuter de quelle action acheter ou quel indice boursier
suivre ça arrive bien après la réflexion sur le pourcentage de ton patrimoine
qui doit être exposé au marché des actions. Revenir à la base, c’est ça le
message clé de cet article. Maintenant, on va voir les facteurs qui peuvent
modifier une allocation stratégique, pour que tu puisses créer la tienne sur
mesure.
Les facteurs à prendre en compte
Bien sûr, on va retrouver ton horizon de placement en premier facteur. On ne
place pas son argent sur les mêmes supports quand on souhaite le retirer dans
deux ans ou dans vingt-cinq. Dans la plupart des cas, cet horizon de placement
est reflété par ton âge. Quand on est relativement jeune et qu’on a du temps
devant soi, on peut se permettre d’aller vers des actifs avec des frais
d’entrée importants et une faible liquidité comme l’immobilier en direct et
les SCPI. C’est aussi le bon moment pour investir en bourse parce que la
longue durée d’investissement va permettre de profiter du très bon rendement
des actions à long terme en lissant le risque lié à leur volatilité. Au
contraire, en se rapprochant de l’âge de la retraite, on va chercher plus de
stabilité et de sécurité et donc il faut s’intéresser un peu plus aux produits
basés sur les obligations comme les fonds euros des assurances vies.
De la même façon, si tu as un stress financier important à venir, comme des
études, un mariage ou une place en maison de retraite à financer, il va
falloir jouer cette carte de la sécurité en augmentant la proportion d’épargne
à faible risque et idéalement garantie. Tu vois donc qu’il faut être en
capacité d’anticiper ton avenir quand tu constitues ton allocation, et donc de
savoir où tu en es dans ta vie financière.
La répartition de tes pions financiers ne sera pas du tout la même si tu es en
phase de création de patrimoine avec une allocation agressive et relativement
risquée, ou bien si tu souhaites profiter de ton patrimoine et en tirer des
revenus, avec un portefeuille sage d’actions à gros dividendes. Aussi, si tu
essaies de préserver le patrimoine familial, ta gestion sera encore
différente, avec souvent plus d’obligations et d’immobilier patrimonial.
Savoir quels sont tes objectifs financiers et les anticiper le plus possible,
c’est le plus important !
Je vois encore trois facteurs personnels qui doivent être pris en compte dans
ta réflexion : d’abord la stabilité ou non de tes revenus et de ton métier en
général. Si tu es freelance dans un domaine saturé, ce n’est pas une bonne
idée de bloquer ton épargne dans des actifs peu liquides ou très risqués. Dans
ce cas, tu as besoin d’un filet de sécurité sur lequel tu peux compter.
Ensuite, tu dois essayer d’évaluer ta tolérance face au risque de tes
investissements, même si on la découvre souvent à chaud. Est-ce que tu es à
l’aise avec le fait de bloquer plusieurs dizaines de milliers d’euros dans un
apport immobilier ? Est-ce que tu arriverais à dormir en cas de turbulences
sur les marchés financiers en gardant confiance en ton allocation ? Toutes ces
questions, il vaut mieux se les poser à tête froide, pour éviter d’adopter un
schéma d’allocation non adapté à ton profil.
On peut prolonger l’idée en parlant de l’importance de tes goûts personnels.
La plupart des investisseurs ont leur « dada », en France c’est souvent
l’immobilier locatif avec toutes ses spécialités, mais on voit aussi des
profils qui ne jurent que par leur portefeuille boursier. Prends le temps de
découvrir toutes les classes d’actifs et celles qui te parlent : tu les
maîtriseras d’autant mieux. Enfin évidemment, il faut éviter de mettre tous
ses œufs dans le même panier, les allocations polyvalentes et diversifiées
seront bien plus robustes.
Ça fait beaucoup de facteurs à garder en tête, même si finalement tout cela
est très logique, alors on va voir ensemble deux exemples d’allocations qui
correspondent à des profils assez répandus, pour bien fixer les bons réflexes.
Exemples d’allocations stratégiques
On peut se pencher sur le cas de Nathan, 25 ans, qui a commencé à travailler
en tant qu’ingénieur il y a deux ans et qui touche un revenu confortable par
rapport à ses charges qui sont encore très faibles. Il est encore en
colocation, n’a pas d’enfants à charge et de voiture. Il peut donc mettre de
belles sommes de côté pour son âge, mais il ne sait pas trop où, puisqu’à part
son voyage prévu pour l’été prochain, il n’a pas de gros projet à financer. Ce
qu’on peut lui conseiller, c’est d’adopter une allocation agressive avec par
exemple 70% de son patrimoine exposé aux marché actions, idéalement via des
fonds indiciels sur PEA. De cette façon, il aura un rendement global de son
patrimoine élevé. Si un krach survient sur les marchés financiers, il n’aura
pas à s’en soucier puisqu’il aussi sera là pendant la remontée, il n’a aucune
raison de faire un retrait avant encore quelques dizaines d’années. Le risque
est pour lui très relatif. En parallèle on peut lui conseiller de garder
un petit tiers de son épargne en liquidités et en obligations, sur les livrets
bancaires et en fonds euros d’assurance vie. Pour lui, c’est une bonne idée
d’anticiper la constitution d’un apport immobilier avec de l’épargne
sécurisée, tout en remplissant généreusement son PEA, pour la retraite par
exemple.
Ce sera différent pour Louise, qui est graphiste freelance dans la trentaine,
sans enfants elle aussi. Elle aurait raison d’avoir un peu d’actions aussi
mais face à la plus faible stabilité de ses revenus, elle devrait garder une
plus grande proportion de son épargne sur des supports obligataires comme les
livrets bancaires et les fonds euro. D’abord pour avoir une sécurité en cas
d’absence de revenus pendant une mauvaise période, mais aussi pour pouvoir
toucher à l’immobilier, puisqu’une banque va probablement lui demander un
apport beaucoup plus conséquent qu’à quelqu’un en CDI. En même temps, elle
devrait se préoccuper de sa future retraite, bien plus maigre qu’un
ex-salarié, et utiliser la performance des marchés financiers pour avoir une
rente supplémentaire 30 ans plus tard. Pour elle, c’est plus approximatif
d’avancer des pourcentages, mais on peut imaginer une répartition inverse avec
70 ou 80% sur des produits obligataires liquides jusqu’à son achat de
résidence principale.
On revient au cas de Nathan, maintenant dans la cinquantaine, qui s’apprête à
financer les études de ses enfants. Il sait qu’il va avoir besoin de bonnes
poches d’épargne sécurisée, et donc il va maintenant augmenter la part
obligataire et liquide de son patrimoine. Il a compris que pour lui, ce n’est
pas une bonne idée de conserver un patrimoine aussi agressif qu’avant. Il
pourrait être forcé de faire de gros retraits de son PEA pour financer les
études de ses enfants, ce qui le rendrait totalement soumis à la variabilité
du marché et pourrait l’obliger à vendre à perte pendant une récession.
Au même moment, on retrouve Louise, qui souhaite prendre sa retraite. En plus
de sa résidence principale, elle a toujours des actions, des obligations et
des liquidités. Elle a bien visé son allocation hors immobilier, puisqu’elle a
environ 50% en actions, 40% sur des supports obligataires et 10% en
liquidités. Ca lui permet de bénéficier d’une rente complémentaire à sa
retraite.
Au fur et à mesure qu’elle avance en âge, elle va diminuer la part actions de
son patrimoine, car elle peut de moins en moins se permettre d’encaisser un
krach boursier sur la moitié de son patrimoine, par manque de temps pour se
“refaire” et parce qu’elle recherche une certaine stabilité de sa rente. Elle
va donc privilégier les supports obligataires et les liquidités au rendement
plus sûr et prévisible.
Elle n’a pas besoin d’avoir un gros rendement global, un petit rendement sur
le gros capital qu’elle a pu se constituer auparavant avec ses actions, voilà
ce qu’il l’intéresse.
Le mot de la fin
On vient de voir ensemble à quel point il est fondamental de te pencher sur
l’allocation de ton argent. Normalement grâce à tous les facteurs qu’on a
évoqués, tu devrais pouvoir dessiner un petit graphique d’allocation cible,
valable pendant quelques années, qui te servira de témoin pour t’assurer que
ta gestion est optimale et ne parte pas dans tous les sens. Je te conseille
par exemple de faire un point tous les six mois.
L’allocation stratégique est le moteur de la réussite de ta gestion
financière, alors ne la néglige pas. Comme elle est strictement personnelle,
prends le temps d’étudier ton cas pour voir où tu te situes sur le spectre des
allocations. À la fin, tu auras un patrimoine diversifié parmi et au sein
des classes d’actifs et surtout adapté à ta vie.
Merci de m’avoir lu, si l’article t’a plu n’hésite pas à le partager à ceux
qui pourraient en bénéficier !






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